Les mensualités du leasing automobile peuvent se transformer en véritable boulet en cas de changement de vie ou d’imprévu. Mais s’en débarrasser n’est pas chose facile, et, surtout peut coûter relativement cher. Les primes mensuelles peuvent en effet être renégociées au prorata de la location déjà effectuée, sans compter les taxes de désengagement. À moins de trouver un repreneur du contrat.
C’est en prenant connaissance de la situation d’une amie que Grégory Perales a décidé de créer LeaseTransfer.ch, une plate-forme qui met en relation détenteurs d’un leasing et repreneurs potentiels. «Cette amie, dont le père venait de décéder, avait hérité de son leasing, et ne savait pas comment s’en débarrasser. Une situation délicate, d’autant que la société de financement lui demandait 2500 fr. pour mettre fin au contrat, somme qu’elle ne possédait pas.» Parfois, a-t-il constaté, «les primes peuvent passer du simple au triple, et il faut les payer d’un coup». Un constat partagé par Valérie Muster, juriste à la Fédération romande des consommateurs (FRC): «Vous pouvez vous retrouver face à l’obligation de payer un montant qui peut aller jusqu’à 90% de ce que vous auriez payé si vous étiez allé jusqu’au bout».
Prenant exemple sur des sites canadiens, il étudie le marché suisse et constate l’ampleur de la demande. «Près d’un leasing sur deux est dénoncé avant son terme». Une proportion significative, si l’on sait que, selon les chiffres de l’Association suisses des sociétés de leasing (ASSL), 47% des véhicules en Suisse sont financés de cette manière. Valérie Muster n’est pas étonnée: «Le phénomène existe, et nous avons très souvent des appels de membres qui ne savent pas comment se délier de ce contrat, confirme-t-elle. Cela arrive notamment à des jeunes qui se sont lancés dans un leasing assez cher, pour lequel ils avaient les capacités financières au début, mais plus après un ou deux ans. En ce sens, celle plate-forme vise juste, car j’ai le sentiment que cela va en augmentant».
Les raisons de casser un leasing ne manquent pas. On peut en hériter, de ses parents, de son conjoint, mais la cause la plus fréquente demeure le changement de conditions de vie. «Il peut y avoir des raisons familiales, comme un divorce, ou la naissance d’un enfant qui contraint à changer de voiture, ou des causes professionnelles, qu’il s’agisse de la mise à disposition d’une voiture de fonction, ou, plus grave, d’une baisse de revenus, voire d’un licenciement». Sans compter les départs à l’étranger. un cas de figure assez répandu, notamment à Genève, siège de la société LeaseTransfer. «Ce qui se passe, constate Grégory Perales, c’est que les gens prennent le plus souvent des leasings à 48 ou 60 mois, afin de payer des primes moins hautes, mais, de nos jours, il est hasardeux de prétendre avoir une visibilité sur un si long terme. Tout peut changer très vite»…
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